>STÉPHANE FROMM
   

Le travail de Stéphane Fromm s’articule sur le jeu entre l’apparition et son corrélat la disparition. Ainsi dans ses encres, les figures, avant d’avoir le droit de persister, sont soumises aux passages répétés des rouleaux et à une dilution extrême. Ce qui reste est l’amorce d’un mouvement, les dis-positions du corps, des êtres peu surs de leurs propres limites. Là une structure osseuse, là des chairs qui débordent, là le balayage d’une foule grotesque, là des restes qui tentent une recomposition.. Et ce crâne qui cherche un visage. Car dans ces prolégomènes incessants la question toujours reposée, lancinante et simple, est celle de la présence.
Ou encore : ce sentiment d’être à moitié là.
Mais ces êtres évoluent eux-même dans des espaces souvent cloisonnés, parfois superposés, en tout cas dans l’épreuve d’une solitude. Comme s’il s’agissait de points de discontinuité, de creux de réalité qui tenteraient de constituer malgré tout un continuum. Un temps fragmenté qui tisse quelques fils en deçà de la narration.
La figure pour apparaître et se révéler doit donc passer par un processus d’effacement. L’utilisation d’un verre dépoli placé devant la toile, qui voile, empêche le toucher de la main comme du regard, est un autre axe de travail qui répond à cette même exigence. Le verre dépoli est ce lieu intermédiaire où se mesurer, cette « entre toise » entre le spectateur et la figure qui permet leurs vacillements respectifs. La figure est placée en rétention, s’efface et se révèle selon l’angle de vision et la distance.
« Je ne suis qu’à moitié né » disait Georg Trakl
C’est de cet état, de ce pathos dont il s’agit.
Comment se reconnaître encore ?
Jeux d’équilibre entre l’ossature, la peau et la chair.
Étonnements fragiles et parfois souriants.
   
 

Figures nostalgiques
encres 2005
triptyque 150 x 70 cm

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